Le 24 Mars 2024 ou le rendez-vous de la jeunesse.

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par / M. Abdou Lahad GUEYE Étudiant en Master recherche en droit des affaires à la FSJP /UCAD.


Après moult rebondissements, la date des élections présidentielles est finalement connue. Le conseil constitutionnel s’est aligné sur la date proposée par le président de la république (le 24 Mars 2024). Cet état de fait met fin à cette épisode inédite dans l’histoire de notre pays. Le pays peut souffler, la jeunesse qui était sur le terrain pour dénoncer cette forfaiture qu’est le report des élections, peut elle aussi souffler. L’enthousiasme entourant le dénouement « heureux » de ces évènements ne devrait pas nous aveugler à tel enseigne de nous faire oublier que le rendez-vous du 24 mars est doublement important pour la jeunesse tant pour le rôle qu’elle devrait y jouer que pour ses attentes. Au prélude de cette campagne électorale nous vous livrons cette contribution sur la jeunesse et les échéances électorales ; son importance ainsi que ses attentes feront l’objet d’analyse dans ces lignes.
Le rôle de la jeunesse dans les échéances du 24 Mars.
Sur le plan des statistiques, la jeunesse se trouve au premier rang des cibles à séduire et à convaincre par les candidats. Les chiffres sont faramineux .L’ONG 3D par le biais de son président Moundiaye Cisse révèle que « Le Sénégal compte chaque année un peu plus de 350000 primo-votants. ». Rappelons que la population sénégalaise se caractérise par sa grande jeunesse (la moitié de la jeunesse est âgée de moins de 19ans et 75% de la population a moins de 35ans. Rapport préliminaire du recensement général de la population et de l’habitat du 15 Mai au 14 juin 2023 de l’ANSD). Au regard de ce qui précède, la jeunesse se révèle incontournable dans ces élections. Le défi pour elle sera de concrétiser cette importance par une forte affluence vers les bureaux de vote et bannir le fléau qu’est l’abstention (qui a atteint son paroxysme lors des élections législatives de 2022 avec 53,4%).
Par ailleurs la jeunesse est souvent conviée par les politiques pour l’animation de la campagne. Elle a longtemps été utilisée pour remplir le meeting et autres activités. Sur cet aspect on attend de la jeunesse une certaine prise de conscience tendant vers le refus de cette utilisation (notamment le paiement de quelques pécules pour participer aux diverses activités de la campagne, un fait relevant de la corruption). La pacification de la campagne électorale revient aussi à la jeunesse qui devra opposer un niet catégorique à tout appel à la violence.
Outre ces considérations susmentionnées, la jeunesse avec son importance dans ces échéances a l’obligation d’exiger aux candidats des offres programmatiques incluant ses attentes. Les attentes de la jeunesse.
Nombreux sont les débats posés au cours d’une élection présidentielle, mais pour la jeunesse certains de ces débats relèvent d’une importance particulière. Ces derniers concernent directement la jeunesse. C’est le cas par exemple de la formation et de l’employabilité. Cette question fera sans nul doute l’objet de proposition venant des candidats. La politique de la formation professionnelle est aujourd’hui un domaine dans lequel des réformes majeures sont attendues. L’on ne saurait évoquer l’employabilité sans mettre en exergue son rapport avec les politiques de la formation. Il est clair que le chômage, dans une certaine mesure, découle de l’absence d’adéquation entre la formation et l’employabilité. Les produits sortis de nos écoles et universités ne répondent pas aux besoins du marché (du moins c’est le constat dans beaucoup de domaines). L’offre programmatique qui sera la bienvenue devrait être celui qui prend en compte cette réalité proposant ainsi l’endiguement de la montée du chômage.
Sous ce même prisme les candidats sont attendus sur les questions liées à l’entrepreneuriat. II est souhaitable de voir des programmes qui prennent en compte les besoins pratiques des jeunes entrepreneurs. Il n’est pas inutile de rappeler que l’entrepreneuriat peut jouer un rôle important dans la lutte contre le chômage. La création d’entreprise génère souvent des emplois et participe à la croissance économique. Mais encore faudrait-il de l’accompagnement pour ces acteurs économiques. L’accompagnement de l’entrepreneuriat peut revêtir diverses formes : allant des politiques fiscales favorables à l’accès au financement, la simplification des procédures administratives (notamment la formalisation) en passant par des formations entrepreneuriales et des incubations subventionnées.
Bien d’autres thématiques sont au cœur des préoccupations de la jeunesse. Au rang de ces dernières on peut citer l’éducation, le numérique (surtout l’aspect des données personnelles et leurs protection), le niveau de vie, la justice etc. Les candidats devront prendre au sérieux ces domaines et proposer des solutions concrètes à la jeunesse. L’engagement des jeunes au cours de ces dernières années dans la scène politique n’est plus à démontrer; reste à voir son impact sur les diverses offres programmatiques des partis politique.

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